En présence du réalisateur et d'une syndicaliste (CGT) s'exprimant dans le film !
Si le chômeur est malheureux, ce n'est pas parce qu'il n'a pas de travail, mais parce qu'il n'a pas d'argent. Ne disons donc plus demandeur d'emploi mais "demandeur d'argent" ; plus "recherche active d'emploi", mais : "recherche active d'argent". Chômeurs heureux de Berlin : Rapport d'inactivité n°1, 1996
16/02/2013
15/02/2013
Projection Film d'Egal à Egales - Cinema Cosmos
Film documentaire de 2011- 52 minutes - Réalisation: Corinne Mélis et Christophe Cordier
PRESENTATION DU FILM
Corinne Mélis et Christophe Cordier dressent dans leur film D’égal à égales le portrait de quatre femmes, migrantes ou filles d’immigrants, et syndicalistes. Ces pionnières ont choisi de s’engager alors qu’elles travaillent dans des secteurs réputés difficile pour le syndicalisme. Leurs parcours, entre action collective et émancipation individuelle, posent de façon concrète la question de l’articulation des luttes face à l’exploitation, le racisme et le sexisme.
Anissa, Dorothée, Keira et Nora ont décidé de prendre la parole contre les inégalités. Elles sont issues de l’immigration et, à ce titre, elles subissent une triple discrimination : sexiste, raciste et sociale. D’égal à égales de Corinne Mélis et Christophe Cordier raconte leur prise de conscience, leurs luttes pour les droits des femmes, pour la reconnaissance et pour la dignité. Le film suit leurs itinéraires personnels d’où il ressort une réflexion sur l’émancipation individuelle et collective, car les deux réalisateur-es ont choisi de croiser les expériences d’Anissa, Dorothée, Keira et Nora avec les paroles des ouvrières de LIP, dans les années 1970.
Elles ont choisi de s’engager face à la dureté des conditions de travail et à la précarité des salarié(e)s dans les secteurs du nettoyage, du commerce, des services aux particuliers, d’industries à l’agonie, où l’on retrouve nombre de femmes issues de l’immigration. En provenance d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest, elles s’inscrivent dans une histoire migratoire post-coloniale qui imprègne leur cheminement individuel. Travailleuses et syndicalistes, elles bousculent les stéréotypes sur les « femmes immigrées ».
Traversant et retraversant ces multiples frontières, elles incitent leurs interlocuteurs/trices à modifier leur regard sur les femmes, sur les immigré(e)s, sur les ouvrièr(e)s et les précaires. Par–delà les conflits du travail, elles nous racontent une démarche d’émancipation individuelle et collective dans une société où sexisme et racisme restent d’actualité, tandis que s’accentue la précarisation du salariat. Dans l’espoir d’être traitées, enfin, « d’égal à égales ».
FORUM-DEBAT FEMISTE
Projeté la veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le film est l’occasion d’engager la discussion autour d’un forum féministe. Pour alimenter l’échange, à l’issue de la séance nous faisons le choix d’ouvrir un espace de réflexion en partenariat avec les associations MRAP, RESF et Ras l’Front. Si vous souhaitez témoigner de sujets aussi variés que le patriarcat, le racisme, les discriminations, les inégalités de salaires, la précarité, si vous partagez nos combats en faveur de l’égalité sociale, cette soirée est faite pour vous !!!
14/02/2013
Bulletin On A Faim N°5 - février 2013
On a faim
n°5 / février 2013
-
présentation de la soirée féministe du 7 mars au Cosmos de Chelles
-
interview de l'association Rajfire
- femmes
et précarité : une fatalité ?
- infos
sur le harcèlement sexuel
en téléchargement (format A3) ici :
13/02/2013
OAF n°5 : Edito

Si l’émancipation des femmes doit en partie à leur émancipation économique, et donc à leur accès au travail, n’oublions pas que là aussi elles ont subi et subissent encore : harcèlements, exploitations, précarité de manière plus forte encore que leurs homologues masculins dont la solidarité n’est souvent pas aussi forte qu’elle devrait l’être.
C’est
pour cela que Clara Zetkin, militante allemande, fit adopter en 1910 par la IIe
Internationale socialiste l’idée d’une journée internationale des luttes des
Femmes. Ce sera le 8 mars.
Le
temps et la mémoire s’effaçant, cette journée n’est souvent plus présentée par
les médias que comme une simple journée de la Femme, qui bientôt, si nous n’y
prenons garde, ne comptera guère plus que la Fête des mères instaurée par
Pétain ou la Journée des secrétaires. Même s’il est tentant de considérer
qu’une journée unique de commémoration et de revendication des luttes des
femmes peut paraître désuète et insuffisante ; il faut plus que jamais se
la réapproprier pour ne pas que le mouvement féministe ne s’essouffle.
Aujourd’hui,
si l’on écoute les médias et les tenants du pouvoir, nous serions tentés de
croire que les dernières conquêtes féministes encore d’actualité seraient la
parité parlementaire ou au sein des conseils d’administration des grandes
entreprises.
Alors
que le droit à la contraception et à l’avortement est toujours contraint
économiquement et remis en cause par les fermetures des CIVG ou par le lobbying
de mouvements réactionnaires. Alors que l’égalité des salaires reste un vœu
pieu. Alors que les femmes subissent toujours plus que leurs collègues,
précarité et travail partiel. Alors que nombre de préceptes moraux et culturels
réduisent encore les femmes à des tâches soi-disant naturelles, à une situation
d’inférieures ou à de simples proies. Il nous paraît important de remettre le 8
mars à sa place parmi les journées importantes de lutte. !
12/02/2013
OAF n°5 : Femmes et précarité, une fatalité ?
La précarité est redevenue un mode de
gestion de l'emploi. Comme au 19ème siècle, il s'agit pour l'état et les
patrons de rendre les salarié-e-s flexibles, fragiles, de les isoler. Ce
sont les conditions d'emploi et de travail de tous les individus qui sont
attaquées. Parmi les précaires, les femmes sont les plus touchées, parce
qu'elles sont encore victimes d'inégalités salariales persistantes :
- 82 % des salariés à temps partiel sont
des femmes ; 34 % des femmes déclarent travailler à temps partiel pour pouvoir
s’occuper de leurs enfants ou d’un autre membre de la famille, contre 7 % des
hommes (1).
- 73 % des personnes en sous-emploi au sens
du Bureau International du Travail sont des femmes (2).
- la rémunération annuelle brute totale
moyenne des femmes est inférieure de 27 % à celle des hommes. A poste égal, cet
écart est d'environ 10 % ; il a cessé de se résorber depuis le milieu des
années 1990 (3).
- les femmes qui partent à la retraite
touchent une pension de droit direct inférieure de 42% à celle des hommes (4).
- 86
% des hommes ont une retraite complète pour seulement 41 % des femmes car moins
d'une femme sur deux réussit à valider le nombre de trimestres nécessaires pour
toucher une pension complète (4).
Sur-précarité des femmes : entre sexisme
et capitalisme
Plusieurs raisons expliquent qu'il y ait
plus de femmes que d'hommes précaires.
L'emploi des femmes est concentré
principalement dans le secteur tertiaire, c'est-à-dire les emplois de service,
d'aide à la personne, de travail ménager, etc... L'organisation du travail dans
ce secteur est faite de telle façon que la flexibilité s'y est installée à
grand pas : être disponible, au service de... ou, en ce qui concerne les
emplois “d'agent d'entretien”, être invisible, ne pas déranger les
autres salarié-e-s, donc travailler sur des plages horaires décalées. Ce
secteur regroupe 92 % des salariés à temps partiel (1).
Dans notre société sexiste, où c'est
encore très majoritairement aux femmes qu'incombe la charge du privé (famille,
maison), celles-ci doivent souvent interrompre leur vie professionnelle pour
s'occuper de leurs enfants, et parfois de leurs parents ou beaux-parents
dépendants. Cette gestion inégalitaire du travail oublie par ailleurs que ce
que l'on nomme “famille monoparentale” cache en fait l'existence de plus en
plus massive de femmes assumant la charge principale ou totale de leurs
enfants. L'absence ou l'insuffisance de structures publiques d'accueil de la
petite enfance ou des personnes âgées dépendantes obligent les femmes à assurer
soit une double journée de travail, soit à quitter leur emploi. Le retour à
l'emploi passe alors par l'acceptation de CDD sur CDD, souvent à temps partiel,
et donc un salaire partiel.
Faible syndicalisation des femmes et
rapport à l'emploi
Les femmes travaillent dans des secteurs
dans lesquels il n'y a pas de tradition syndicale très ancrée. Aussi, l'absence de
rapport de force dans ces entreprises fait que des conditions de travail
particulièrement difficiles s'installent (flexibilité, précarité).
Bien que le rapport des femmes au
syndicalisme soit en train de changer, celles-ci sont encore peu nombreuses
dans les syndicats : 7,5 % des femmes qui exercent un emploi sont syndiquées
contre 9 % des hommes (5).
Les travailleuses précaires, étant en
réel danger de chômage, hésitent à se syndiquer.
De plus, un certain nombre de femmes ont un
rapport au travail particulier, considérant que leur travail les rend
indépendantes du point de vue économique, ce qui peut être vrai dans certains
cas.
D'autres, ayant intégré les modes de pensée
du système de domination masculine, considèrent leurs revenus comme un salaire
d'appoint, et ne voient donc pas l'intérêt de se syndiquer.
>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>
(1) Dares Analyses n° 005, janvier 2013,
“Le temps partiel en 2011”, direction de l'animation de la recherche, des
études et des statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi, de la
Formation professionnelle et du Dialogue social
(2) Informations Rapides n° 299, 6 décembre
2012, “Nouvelle hausse du chômage au troisième trimestre 2012”, Insee
(3) Dares Premières Informations n° 44.5,
octobre 2008, “Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2006 :
des disparités persistantes”, direction de l'animation de la recherche, des
études et des statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi, de la
Formation professionnelle et du Dialogue social
(4) “Les retraités et les retraites en
2010”, 12 mars 2012, Collection études et statistiques, Direction de la
recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) des
ministères sociaux
(5) Dares Premières Informations n° 44.2,
octobre 2004, “Mythes et réalités de la syndicalisation em France”, direction
de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du
Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
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