Le droit de
manifester directement remis en cause par l'État
Contrairement
à ce qui se dit en boucle dans les grands médias, lors de la
manifestation du 14 juin contre la loi travail, la violence
n'est pas venue des manifestants mais bien de la police, sur ordre du
gouvernement.
Une
violence policière aveugle, sans précédent, s'est déchaînée
tout au long au du parcours de la manifestation. Dès le départ, le
cortège de tête, avec des personnes de tous âges et de toute
appartenance syndicale, est chargé de toutes parts. Les policiers
tapent en priorité sur la tête, provoquant des blessures au crâne.
De nombreuses personnes tombent sous les coups. La police n'hésite
pas à lancer des grenades de désencerclement directement sur les
manifestants, tout en les gazant. Plusieurs personnes tombent,
touchées au cou, aux cuisses, entre les jambes. L'une d'elles a été
blessée au dos, et se trouve aujourd'hui dans un état grave. En
parallèle, un camion à eau fait son entrée et asperge les
manifestants. Des lignes de CRS coupent le cortège en plusieurs
morceaux et nassent 5000 personnes.
À
300 mètres de l'arrivée aux Invalides, notre cortège syndical est
bloqué par les CRS, nous empêchant d'arriver au bout du parcours.
Nous demandons à passer, calmement et sans violence. Notre cortège se fait violemment
attaquer et charger par les policiers. Nous
prenons des coups, à la tête, au visage, sur les épaules. Les
policiers visent le haut du corps avec une violence inouïe. Notre
cortège est chargé, gazé, nous recevons directement au visage du
gel vomitif et prégnant. Puis les policiers nous lancent en pluie des grenades lacrymogènes
dont une a commencé à mettre le feu dans le camion de la CNT.
Alors
que le cortège s'est éloigné de la ligne de CRS, au moins une grenade
de désencerclement est lancée au pied d'un manifestant qui s'écroule,
profondément brûlé à l'entre-jambe. Nous l'évacuons sous les gaz et les tirs de grenade. Notre cortège
est ensuite de nouveau violemment chargé et se retrouve scindé en
plusieurs morceaux. Nous nous voyons contraints, face à une telle
violence, d'arrêter la manifestation. Nos militants sont dispersés
sur différentes rues, notre banderole et quelques camarades pris en
étau dans une rue adjacente. Il nous faudra une bonne heure pour
parvenir à nous regrouper et quitter les lieux. Les cortèges
syndicaux qui suivaient ont subi le même sort.
Nous
avons été directement témoins d'une violence policière
injustifiée portée directement à l'encontre des syndicats, qui
défilaient dans le calme. Les policiers qui nous ont attaqué n'ont
respecté aucune règle du prétendu code de déontologie de la
police, aucune règle quant à l'utilisation des gaz et des tirs de
grenade de désencerclement. Les grenades étaient jetées en l'air,
les coups portés à la tête, les gaz directement projetés au
visage.
L'objectif
du gouvernement est clair : terroriser les manifestants et
bloquer la manifestation. Le 15 juin, Manuel Valls demande à la CGT
de « ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris ».
Une menace directe visant à interdire les manifestations.
Non
content de faire passer une loi qui détruit les droits des
travailleurs, le gouvernement, à la botte du patronat, veut empêcher
les travailleurs d'exercer leur droit de manifester.
Le
Premier ministre souligne l'« absence de contrôle » des
syndicats pendant les manifestations.
Nous
dénonçons l' « absence de contrôle » de l'État
et les violences policières qui se déchaînent sur les manifestants
et sur les syndicats. Les « casseurs » ne sont qu'un
prétexte pour cet État prétendument « démocratique »
de museler le mouvement social par la terreur.
Attaquer
des travailleurs, attaquer des syndicats est un aveu de faiblesse du
gouvernement : quand les mots ne suffisent plus pour convaincre,
alors on utilise la violence et la répression.
Nous
étions très nombreux lors de cette manifestation, plus d'un
million, et la majorité des gens sont contre la loi travail. L'État
pointe du doigt les « casseurs » et les syndicalistes
pour masquer l'ampleur du mouvement et pour tenter de l'écraser par
une violence aveugle.
Mais
nous ne lâcherons rien ! Plus que jamais, nous sommes
déterminés à combattre la loi travail et son monde ! Nous
continuerons d'appeler à la grève, d'appeler aux manifestations et
ne nous laisserons en aucun cas intimider !
Retrait de la loi
travail ! Grève générale !