La pandémie de Covid-19 qui frappe en ce moment l’ensemble de la
planète oblige les industries de la presse, des médias, de la culture et
du spectacle à prendre, à l’instar des organisations d’événements
attirant un public important, des mesures de télétravail, de report ou
d’annulation d’activités. La pandémie, parce qu’elle menace directement
la vie des personnes à la santé la plus fragile, oblige l’ensemble de la
société à en prendre la pleine mesure. Nous en prenons acte.
Cette crise sanitaire interroge une nouvelle fois le mode de
développement qui a cours à l’heure actuelle. La libre circulation des
marchandises à travers l’ensemble du globe, au mépris de toute logique
écologique, est donc aussi un enjeu sanitaire. Mais elle interroge aussi
le mode de répartition des richesses qui a cours en économie
capitaliste. Les professions de santé qui doivent engager une bataille
sanitaire pour sauver le plus possible de vies le savent déjà bien
assez. Casser le système de soin hérité des luttes des travailleuses et
travailleurs, comme l’ensemble des conquêtes sociales, pour permettre à
chacune et à chacun de vivre protégé de la misère et de la maladie,
c’est se trouver dépourvu quand arrive une crise sanitaire.
Pour nous, travailleuses et travailleurs de la presse, des médias, de
la culture et du spectacle, cette crise sanitaire et les mesures de
confinement ont aussi une autre traduction : les annulations de
publications, de spectacles, d’événements peuvent être pour les plus
précaires d’entre nous des pertes de piges, de prestations et de
cachets. Sans aucune garantie qu’il ne s’agisse que d’un report
d’activité. Pour des travailleuses et travailleurs économiquement
fragiles, il s’agirait d’abord d’une perte sèche de salaire que bien peu
d’entre nous peuvent se permettre, mais ce serait aussi la perspective
de longs et difficiles échanges avec les services compétents pour le
décompte des heures cotisées et le renouvellement de nos droits.
Pour ces raisons, nous exigeons :
★ Le maintien des salaires, et donc des piges, prestations, CDD et cachets prévus ou la compensation intégrale par l’État ;
★ La déclaration par les entreprises des arrêts de travail pour garde d’enfants et du chômage partiel pour tous les précaires ;
★ Le report des dates anniversaires pour les intermittents et intermittentes et le maintien inconditionnel des indemnités chômage ;
★ L’annulation des décrets sur l’assurance chômage qui ont dégradé les conditions et les montants d’indemnisation.
Aux difficultés subies à des degrés divers par l’ensemble de la
population ne doit pas s’ajouter, pour nous, une plus grande inconnue
sur notre avenir économique. Cette réalité est partagée par tous et
toutes les travailleurs et travailleuses en contrats précaires, dans
tous les domaines d’industrie.
Que toutes les mesures soient prises pour contrer cette pandémie et
protéger les vies des plus fragiles. Mais que les travailleuses et
travailleurs précaires ne soient pas une nouvelle fois les variables
d’ajustement du système. Plus que jamais, travaillons tous et toutes,
moins et autrement. Sans oublier de se syndiquer, pour ne pas rester seuls face aux difficultés à venir !
Coronavirus : soutien aux précaires !