Ni Science Fiction, ni
comédie dramatique, la précarité dans le privé c’est pas du cinéma mais une
réalité bien ancrée. Faut dire que lorsque les patrons se prennent pour des
scénaristes d’Hollywood, leur imagination pour nous en mettre plein la gueule
déborde. Les effets spéciaux destinés à nous plonger dans le monde merveilleux
du précariat rivalisent avec leurs homologues américains. L’oscar de
l’exploitation est particulièrement disputé cette année. Allez présentation des
nominés !
Commençons par
l’industrie du bâtiment : recours au travail non déclaré, embauche de sans
papiers pour abaisser le coût du travail, mépris des règles de sécurité se
traduisant par des accidents du travail. En plus de t’exploiter le patronat du
BTP te mutile ou t’assassine. Du lourd en terme de challenger !
Un autre prétendant
ayant également toutes ses chances de victoire : le secteur de la propreté. En
externalisant les activités de nettoyage, le patronat a trouvé une arme
redoutable permettant de niveler les conditions salariales par le bas et de
diviser les salariés exerçant pourtant sur le même lieu de travail. Les temps
partiels imposés sur des horaires éclatés entre l’aube et le crépuscule sont la
norme. Les femmes étant naturellement les premières concernées !
N’oublions pas le
secteur des transports et de la logistique. Le recours à l’intérim est
désormais la norme. Pour obtenir un CDI, le parcours du combattant peut durer
plusieurs années. Les missions plus ou moins longues s’enchaînent, la promesse
de l’emploi durable agitée telle une carotte destinée à augmenter ta
productivité. Mais lorsque l’activité économique ralentit, finie la prime de
précarité, terminées les claques dans le dos du boss accompagnées des
« t’es un bon toi! », plus de missions, plus de boulot et retour au
chomdu !
Allez on pourrait
s’attarder sur l’industrie du spectacle et ses intermittents, sur l’industrie
des médias et ses pigistes, sur l’hôtellerie/restauration et ses heures
supplémentaires jamais payées ou sur la grande distribution et ses CDD illégaux
mais nous manquons cruellement de place !
Quoi qu’il en soit, la
prochaine cérémonie des Oscar de l’exploitation promet un beau spectacle, à
moins que nous qui travaillons, nous qui engraissons ces profiteurs, décidions
de nous organiser et de nous battre tous ensemble classe contre classe !