L’Etat est aujourd’hui
le premier employeur de personnels précaires ; temps partiel imposé, emplois aidés-CAE, vacations, recours aux CDD
se multiplient. On estime à près d’un million le contingent de précaires au
sein de la fonction publique : 14% des agents de la fonction publique
hospitalière ne sont pas titulaires, cette proportion atteint 21% dans la
fonction publique d’Etat principalement dévolue aux domaines de l’Education et
la Recherche, de la Culture, de la jeunesse et des sports, tandis que l’on
compte près de 30% d’agents non-titulaires et de contrats aidés dans la
fonction publique territoriale. Pour l’Etat et les administrations, ces postes
ne sont pas destinés à être pérennisés mais à renouer avec une activité
professionnelle ou à combler un besoin ponctuel de l’administration.
Concrètement le recours aux emplois précaires et aidés aboutit par définition à
une impasse professionnelle pour les agents concernés : revenus aléatoires
et inférieurs à la norme du privé comme du public, non-reconnaissance de
l’expérience, de la technicité de l’emploi, perspective d’avancement
inexistante, insécurité de l’emploi et retour à la case chômage pour beaucoup
d’entre eux après quelques mois de bons et loyaux services ! Ce qui ne représente pour l’Etat qu’une
variable d’ajustement a un coup humain : les personnels non-titulaires (en
majorité des femmes 60%) souffrent
d’insécurité économique, sociale et personnelle (comment obtenir un
prêt immobilier dans ces conditions ? Comment réunir toutes les garanties
pour louer un appartement ?), et sont les jouets de la flexibilité. Il
faut ajouter à cela que peu d’organisations syndicales se mobilisent réellement
pour porter leurs revendications. De CES en emplois-jeunes, de CAE en contrats
d’avenir, les mesures prises par les gouvernements successifs ne sont que des
caches misères qui installent sciemment près d’un million de travailleurs dans
la précarité en essayant de masquer l’évidence : il faut embaucher dans la
fonction publique ! Ces emplois occupés par des précaires sont en réalité
indispensables au fonctionnement des services dans lesquels ils interviennent.
Il est illusoire de penser que si la population française augmente constamment,
ses besoins en termes de service public vont en s’amenuisant, la situation
dramatique des hôpitaux et de l’école en témoignent.
Vacataires,
contractuels, CAE et demain Contrat d'Avenir, rejoignez nous et battons nous
pour la titularisation de les précaires sans conditions de nationalité ou de
diplôme !