Si l’émancipation des femmes doit en partie à leur émancipation économique, et donc à leur accès au travail, n’oublions pas que là aussi elles ont subi et subissent encore : harcèlements, exploitations, précarité de manière plus forte encore que leurs homologues masculins dont la solidarité n’est souvent pas aussi forte qu’elle devrait l’être.
C’est
pour cela que Clara Zetkin, militante allemande, fit adopter en 1910 par la IIe
Internationale socialiste l’idée d’une journée internationale des luttes des
Femmes. Ce sera le 8 mars.
Le
temps et la mémoire s’effaçant, cette journée n’est souvent plus présentée par
les médias que comme une simple journée de la Femme, qui bientôt, si nous n’y
prenons garde, ne comptera guère plus que la Fête des mères instaurée par
Pétain ou la Journée des secrétaires. Même s’il est tentant de considérer
qu’une journée unique de commémoration et de revendication des luttes des
femmes peut paraître désuète et insuffisante ; il faut plus que jamais se
la réapproprier pour ne pas que le mouvement féministe ne s’essouffle.
Aujourd’hui,
si l’on écoute les médias et les tenants du pouvoir, nous serions tentés de
croire que les dernières conquêtes féministes encore d’actualité seraient la
parité parlementaire ou au sein des conseils d’administration des grandes
entreprises.
Alors
que le droit à la contraception et à l’avortement est toujours contraint
économiquement et remis en cause par les fermetures des CIVG ou par le lobbying
de mouvements réactionnaires. Alors que l’égalité des salaires reste un vœu
pieu. Alors que les femmes subissent toujours plus que leurs collègues,
précarité et travail partiel. Alors que nombre de préceptes moraux et culturels
réduisent encore les femmes à des tâches soi-disant naturelles, à une situation
d’inférieures ou à de simples proies. Il nous paraît important de remettre le 8
mars à sa place parmi les journées importantes de lutte. !